La vie de Die-On est un film. Pendant 5 ans, ses proches ont tremblé en le croyant mort, assassiné aux mains des cartels colombiens. Pendant 5 ans, les admirateurs de sa musique ont souhaité son retour, même si l’espoir était mort lui aussi. Car pendant 5 ans, la descente aux enfers de Die-On l’a bel et bien tué… jusqu’à ce qu’il renaisse de ses cendres.

Ce film-ci, pourtant, n’est pas du cinéma. L’histoire de Die-On en est une de vérité brute. Elle commence dès son plus jeune âge, alors qu’il connaît la rue et commet d’abord des délits pour subvenir à ses besoins. 

C’est aussi à cette époque que sa passion pour la musique le happe, lui servant de catalyseur pour exprimer ce qu’il ressent. En sortant de Centre jeunesse, il rencontre deux autres amoureux du rap, Souldia et Infrak, qui deviennent ses frères pour la vie. Ensemble, ils fondent le groupe 187, qui deviendra Facekché et cassera tout sur la scène musicale de Québec.

Sa carrière artistique qui décolle n’empêche néanmoins pas Die-On d’être aspiré dans un maelström sans limite : d’abord jeune délinquant, il devient un joueur majeur du monde interlope. 

En 2015, il échappe à une opération policière d’envergure, qui vise à démanteler un réseau de trafic de stupéfiants. Fiché comme l’un des hommes les plus recherchés par la SQ, c’est en Colombie qu’il se terre. Sa cavale dure 5 ans. Loin des siens, dans un pays où les excès les plus fous et les sicarios les plus meurtriers rôdent partout, il frôle la mort à de nombreuses reprises, et chute dans un abîme cauchemardesque.

Contre toute attente, alors que tous jurent que sa mort est imminente, et que même sa famille peine à espérer encore qu’il revienne, il choisit de déjouer le sort qui semble jeté : Die-On prend la décision de se livrer aux autorités. 

Rapatrié au Québec, il veut payer sa dette à la société. Il consacre ses 2 années d’incarcération à remettre en question ses choix de vie. Faisant table rase de son passé, il purge sa peine en faisant un retour aux études, et en soignant son âme et son corps en éclats.

Reconnaissant d’avoir une deuxième chance, il trouve sa véritable liberté en même temps que sa voie : depuis 2022, il travaille comme intervenant psychosocial à la Maison Stéphane Fallu, auprès de jeunes au lourd passé qui sortent de la DPJ. Fort d’avoir pu transformer ses propres cicatrices en positif, il se dévoue à guider ces jeunes, qu’il aime avec sincérité, dans un passage vers une vie adulte plus ensoleillée, les poussant à tenir bon dans leurs tempêtes.

Ne faisant désormais plus face à la justice, c’est face à la musique, son grand amour, qu’il se retrouve enfin. Il fait son retour en 2022 avec l’album Mauvais Ange, où l’on ressent son urgence de revivre. 

Il multiplie depuis les spectacles, accompagnant Souldia devant des foules de milliers de personnes, chaque semaine. Les années que Die-On a passées à l’écart auraient pu le faire sombrer dans l’oubli, mais elles ont au contraire renforcé son lien avec le public, qui le réclame à chaque concert et chante ses paroles par cœur. 

Conscient d’être privilégié, il lance en 2024 un nouvel album. L’évolution s’entend : les démons de Die-On ne le hantent plus. Il les désarme à présent avec son canon le plus redoutable : sa plume.

Die-On fait également l’objet d’un documentaire télé : un épisode entier lui est consacré dans la série Famille de criminel, où il se dévoile comme jamais en se confiant à Annie-Soleil Proteau et Félix Séguin. Depuis la sortie du documentaire, des gens de tous horizons, touchés par son message, lui font part de témoignages bouleversants.

Parce qu’en revenant de l’enfer plus vivant que jamais, il prouve que d’où l’on vient ne devrait jamais tuer les rêves d’où l’on ira.

Die-On s’est échappé de ses ténèbres. Sa balafre au coeur s’est changée en force, son boulet à l’âme s’est changé en or.

Et c’est un tout nouveau film qui est en train de s’écrire.